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Les frites, ça donne la patate !

Écrit par Yann-Yves Biffe.

Qui crée du lien social, fédère les générations, soude les populations autour de souvenirs communs, met en avant un savoir-faire local et contribue à l'activité économique ? Assurément, votre collectivité territoriale ! Certainement, mais je pensais ici à la frite. Oui, ce morceau de pomme de terre plongé dans l'huile bouillante sans qui, mine de rien, un événementiel ressemble à un jour sans pain...

Ca ressemble à une chronique du 1er avril, mais on arrive en juillet. A la vérité, je n'aurais pas pu atteindre 8 mois encore pour vous parler de ce sujet crucial, fondamental, transversal : les frites ! Qui a dit superficiel ? ! Détrompez-vous. Une étude réalisée par Mc Cain (qui connaît le sujet), menée par Gilles Fumey, géographe de l'alimentation et prof à Paris-Sorbonne, couplée à un sondage réalisé en avril sur 1050 Français de 16 à 64 ans, font entrer la frite dans le monde de la science du comportement.

 

Ca donne à voir la frite comme universelle

Avec 94 % de consommateurs au cours des 6 derniers mois, la frite fait partie intégrante de l'alimentation des Français. Elle est universelle mais ouverte aux variations : 85 % des 16-24 ans dégustent leurs frites accompagnées de sauces (ketchup, mayo...)... alors que les plus âgés n'assaisonnent pas, ou très peu (sel ou vinaigre). Si 80 % mangent des frites au restaurant, c'est un plat qui peut être servi de la plus simple gargote à la table étoilée, transcendant les classes sociales. La frite a ceci de particulier qu'elle semble être typique de la nourriture nomade... alors que 92 % des Français apprécient consommer les frites lors de repas structurés « assis à table ».

Si elles sont intégrées au modèle traditionnel du repas, les frites ont cependant la spécificité de pouvoir être consommées avec les doigts. C'est socialement accepté, même dans les lieux publics. D'ailleurs 89 % des Français apprécient de consommer les frites avec les doigts. Le fait que les frites soient une entorse aux convenances et règles alimentaires françaises ne les dévalorise pas. Cela les rend même au contraire plus attachantes. La transgression se fait aussi par le jeu consistant à piquer une frite dans l'assiette de son voisin. 41 % de Français avouent pratiquer l'exercice. Les femmes et les jeunes entre 16 et 24 ans sont les plus gros voleurs de frites avec respectivement 47 % et 52 % de voleurs parmi eux.
Cette transgression positive est créatrice de lien social, facilite la convivialité autour de la table et soude la communauté des mangeurs.

 

Ca donne à utiliser la frite comme un générateur d'émotions

Le tout génère un rapport très positif aux frites : 86 % des Français ont au moins un souvenir agréable en rapport avec elles. Si les Français apprécient davantage manger des frites au repas de midi qu'à celui du soir, ce plaisir est globalement associé à des moments de détente : week-end, restaurant ou lors de voyages. 85 % des Français mangent des frites en vacances.
Surtout, la frite est un plaisir collectif : 90 % mangent des frites en famille, 81 % mangent des frites avec des amis, 58 % mangent des frites en amoureux, 42 % mangent des frites chez les grands-parents.
La friterie historique et ses copies contemporaines sont ainsi un lieu créateur de lien social : on vient autant rencontrer les amis ou les connaissances qu'acheter son cornet ou son plat.
De ces pratiques de groupe à la dimension festive se tissent des liens émotionnels entre les mangeurs, de manière plus ou moins régulière, lors de repas avec des frites.

 

Ca donne à penser que la frite est l'auxiliaire du communicant.

Alors au-delà du sourire, ça fait quand même réfléchir ! Sur les différents événements gérés par les collectivités, on a souvent tendance à vouloir écarter les friteries. Risques sanitaires, odeurs... Et pourtant, sur tous les événementiels que nous organisons, nous chercher à créer du lien entre les gens, entre les générations, à générer des émotions qui créeront des souvenirs positifs. Alors pourquoi ne pas s'appuyer sur la frite et lui donner toute sa place dans nos projets ?

Certains iront-ils même jusqu'à remplacer la machine à café par une friteuse pour favoriser la communication interne ?